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L'après-guerre

« Les commandants canadiens étaient très efficaces et pleins d’esprit agressif… » – Capitaine Basil Jones, commandant de la 10e flottille de destroyers 

 

 

 

La perte du HMCS Athabaskan

Le 29 avril 1944, le destroyer de classe Tribal HMCS Athabaskan mène un furieux combat de nuit dans la Manche lorsqu’il est touché par une torpille allemande. L’Atha B, comme il est surnommé, est gravement touché. Une immense colonne de feu et de fumée s’élève au-dessus du navire, qui sombre en quelques minutes.  Des centaines de marins sont projetées dans les eaux glacées. De ce nombre :

 

  • 42 marins sont rescapés par le destroyer canadien HMCS Haida

  • 85 autres sont faits prisonniers par les Allemands

  • 128 y laissent leur vie, y compris son capitaine.

 

Le commandant de l’Atha B est le capitaine de corvette John Stubbs. Malgré son jeune âge, il est un des officiers navals les plus réputés de son temps.

Dans ses derniers instants, il est dit que Stubbs chantait à ses hommes un air dédié aux volontaires de la Marine, Wavy Navy. Son héroïsme discret, son sang-froid et son esprit de sacrifice incarnent toutes les valeurs chères à la Marine royale canadienne.

 

Survivants du HMCS Athabaskan

Survivants du HMCS Athabaskan. Fonds Émile Beaudoin, Collection du Musée naval de Québec

 

L’Athabaskan en train de couler. Fonds Émile Beaudoin, Collection du Musée naval de Québec

 

Robert Hampton « Hammy » Gray

Un seul combattant étranger a son monument commémoratif sur le sol japonais et il s’agit d’un réserviste naval du Canada : Robert Hampton Gray. Le lieutenant Gray est aussi le seul réserviste naval à avoir reçu la Croix de Victoria, la distinction militaire la plus prestigieuse du Royaume-Uni.

Pilote au talent exceptionnel, « Hammy » s’enrôle en 1940 au HMCS Tecumseh, la division de la Réserve navale de Calgary. Sa formation terminée, il se porte immédiatement volontaire pour aller sur le front et sert à bord de plusieurs porte-avions britanniques, comme le HMS Formidable, où il se taille une réputation de commandant compétent et de pilote agressif alors qu’il n’a que 28 ans.

Le 9 août 1945, il mène une attaque téméraire contre le destroyer japonais Amakusa, qu’il parvient à couler sous un déluge de feu d’une batterie côtière et de cinq autres navires de guerre. Ce geste lui coûte la vie, mais lui assure aussi l’estime de tant de ses frères d’armes que de ses adversaires.

Aujourd’hui, le buste de Robert Hampton Gray trône parmi les 14 anciens combattants honorés sur la Colline parlementaire à Ottawa.

 

L’avion Corsair 115 de Robert Hampton Gray fonçant sur l’Amakusa sous un déluge de feu. Œuvre de Donald Connolly.

Le débarquement de Normandie

C’est à Québec, le 19 août 1943, que le président des États-Unis Franklin Delano Roosevelt et le premier ministre du Royaume-Uni Winston Churchill donnent leur accord à la plus grande invasion amphibie de l’histoire: le débarquement de Normandie (nom de code Opération Overlord).

L’audacieuse entreprise se révèle un cauchemar logistique monumental : 7 000 navires transportant plus de 150 000 soldats doivent traverser la Manche sans être repérés.

La composante navale de cette offensive est appelée l’Opération Neptune, dans laquelle la Marine royale canadienne joue un rôle extrêmement actif : au total, 126 navires et près de 10 000 marins canadiens y prennent part.

Les dragueurs de mines nettoient le passage, les corvettes escortent les troupes tandis que les destroyers canadiens pilonnent la plage. Tout est mis en œuvre pour briser le « Mur de l’Atlantique », soit l’ensemble des défenses côtières mises en place par les Allemands.

Malgré les risques , le débarquement est un éclatant succès. Les Allemands sont bousculés et reculent sur tous les fronts. Le nombre de victimes alliées pendant le jour J s’élève à plus de 10 000, dont 1 074 Canadiens. De ce nombre, 359 sont tués.

C’est le début de la fin pour la guerre en Europe.

 

Les ministres britanniques Brendan Bracken et Anthony Eden, ainsi que le gouverneur général du Canada Lord Athlone, à bord du Jeffy Jan II, en route vers les Conférences de Québec après leur amerrissage sur le fleuve Saint-Laurent. Signal Corps et Archives du Royal 22e Régiment.