En 2023, la Réserve navale du Canada célébrera son 100e anniversaire. Pour l’occasion, de grandes festivités seront organisées à travers tout le pays. Le Musée naval se joindra aux célébrations avec une programmation spéciale soulignant la contribution exceptionnelle de la Réserve navale à l’histoire canadienne.

Pour en savoir davantage sur la programmation nationale

HMCS Montcalm Ext Murals

La Fresque du Centenaire

La Fresque du Centenaire est maintenant installée au complexe naval de la Pointe-à-Carcy, situé au 170 rue Dalhousie, à Québec. Vous pouvez la visiter en tout temps, et ce  gratuitement!

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Parle-moi de ta Mer

La mer ne laisse aucun marin indifférent. Les histoires en mer et les navires sur lesquels ils ont servis sont toujours parmi les premiers mots que s’échangent les marins. Le Centenaire de la Réserve navale est l’occasion idéale pour le lancement d’un projet majeur de collecte de mémoire, afin de collectionner ses histoires et les offrir aux publics. Vous aussi, civils et militaires, grands et petits, serez invités à nous partager votre histoire de mer en 2023.

L’histoire de la Réserve navale du Canada (1923-2023)

La plus importante réalisation de la Marine de l’entre-deux-guerres fut l’établissement d’une réserve navale et d’une réserve navale de volontaires permanentes.
– G. N. Tucker, Historien naval –

La création de la Réserve des volontaires de la Marine royale canadienne (RVMRC) survient à un moment crucial de l’histoire militaire canadienne. En 1923, dans le contexte de paix et de désarmement qui suit la fin de la Première Guerre mondiale, la marine canadienne apparaît à plusieurs comme une dépense extravagante qu’on pourrait facilement supprimer. Le gouvernement envisage sérieusement l’élimination du Service naval.

Le capitaine de vaisseau Walter Hose propose alors une solution qui sauve la marine de l’extinction : la création d’une force navale de réserve, constituée de civils poursuivant une carrière militaire à temps partiel et dont les unités seront basées non pas sur les côtes, mais dans les grandes villes canadiennes. Les volontaires assureront la poursuite de l’entraînement en temps de paix, tout en représentant la marine au sein de la société civile. L’idée est acceptée et le 31 janvier 1923, par décret du Conseil Privé, la Royal
Canadian Naval Volunteer Reserve (RCNVR) est fondée.

Les 12 premières demi-compagnies qui apparaissent bientôt à travers tout le pays émergent dans un contexte difficile. Les premières recrues doivent compter sur la générosité de leurs officiers, comme William Hobbs au HMCS Discovery et Achille Pettigrew au HMCS Montcalm, ainsi que sur les dons de leurs communautés pour disposer de locaux et d’équipements adéquats. En dépit de tous les obstacles, lespetites unités de Réserve deviennent vite des lieux où se développe un fort sentiment de fierté et d’appartenance.

Les marins-citoyens effectuent des parades dans leurs communautés, s’entraînent aux travaux de cordes, au sémaphore, au maniement des armes (gun-run, rifle drill) et à l’escrime d’abordage (cutlass drill). Ils servent aux côtés de la Marine régulière sur les destroyers HMCS Patriot et Patrician. Des compétitions sportives de basketball, de baseball, de hockey, de boxe et de tug-of-war (tir à la corde) sont régulièrement organisées entre les unités, instaurant un véritable esprit de corps et une recherche de l’excellence entre les réservistes. Partout au pays, les unités de réserve perpétuent les traditions navales héritées de la marine britannique et en créent de nouvelles.

De ces premières compagnies de réserve émergente bientôt des unités professionnelles qui vont démontrer une redoutable efficacité durant la Deuxième Guerre mondiale. La Réserve navale es volontaires fournit alors plus de 90% des effectifs de la Marine canadienne, qui gonfle de façon spectaculaire pour devenir la quatrième plus grande flotte au monde avec plus de 400 navires et bateaux. La Réserve constitue alors la véritable épine dorsale du Service naval. Elle est présente sur tous les théâtres d’opérations navales, participe à des combats épiques contre les U-Boote allemands lors de la bataille de l’Atlantique et joue un rôle central dans la victoire des Alliés en 1945.

Plus de 7 000 femmes aussi appelés « Wrens », de l’acronyme WRCNS signifiant Women’s Royal Canadian Naval Service, prêtes aux mêmes sacrifices que les hommes, servent pendant la guerre. Démobilisées après le conflit, elles sont très vites rappelées à servir au sein de la Réserve navale en 1951 dans le cadre de la Guerre de Corée, quatre ans avant la marine régulière. En ce sens, la Réserve joua un rôle de pionniers au Canada en ce qui concerne l’intégration des femmes dans le métier des armes.

L’héritage de la guerre façonne le caractère de la Réserve navale jusque dans les années 1970. Elle y acquiert ses traditions uniques (peintures d’affûts de canon), ses sobriquets (la « Wavy Navy »), ses symboles distinctifs. Dans le contexte de la guerre froide et sous l’impulsion de hauts-gradés comme Rex Guy, Ernie Moffat et Don Arnaud, la Réserve navale atteint un niveau de professionnalisme reconnu mondialement et devient même un leader de la science de l’organisation de convois à l’ère nucléaire. Bientôt apparaissent
les premiers navires entièrement manœuvrés par des réservistes : les navires de la classe Porte, dont le nom rappelle les portes des fortifications de Québec et de Louisbourg. Ces derniers accueillent d’ailleurs les premières femmes du service sur mer dans les années 1980.

À la même époque, un petit groupe de Wrens d’élite employées dans les communications formèrent le cœur de l’expansion du rôle des femmes dans la Réserve navale. Bien formées et extrêmement appréciées des membres de la Force régulières, elles permirent aux femmes d’accéder à des métiers auparavant exclusivement masculins. Au début des années 1970, les femmes étaient surtout engagées dans l’administration, le service médical, l’approvisionnement et les cuisines. 20 ans plus tard, des femmes servaient comme chef de quart en mer et des marins féminins occupaient des postes opérationnels aux quartiers généraux de l’OTAN.

Un vent de renouveau souffle dans les années 1990 alors que le Canada entreprend la construction de 12 navires de défense côtière (NDC) destinés à la Réserve navale, permettant aux réservistes d’entrevoir de réelles opportunités de naviguer partout dans le monde. Aujourd’hui comme autrefois, la Réserve navale est composée de membres de la vie civile, servant à temps partiel comme militaire. Plus de 4 000 réservistes navals actifs appuyés par des centaines de civils, répartis dans 24 Divisions implantées à travers le pays, continuent aujourd’hui d’incarner les valeurs de professionnalisme, de combativité, de camaraderie et de contribution à la société, qui animent l’esprit de la Réserve navale. Cent années d’audace : tel est le fondement de la Réserve navale du Canada.

Cent années d’audace : tel est le fondement de la Réserve navale du Canada.

En plus de se spécialiser dans les opérations de défenses côtières, de lutte contre les mines et de plongées sous-marines, les réservistes fournissent un soutien essentiel à leur communauté : ils offrent des services d’urgence en cas de catastrophes naturelles, mènent des campagnes de financement au profit d’œuvres de charité et participent à une foule d’événements communautaires. Ils sont professeurs, avocats, infirmiers ou entrepreneurs, Anglophones et Francophones, Canadiens ou membres de communautés immigrantes. Ensemble, ils contribuent à perpétuer 100 ans de patrimoine naval au Canada.